« The Mom Test » : Comment valider son idée de projet

Temps de lecture : 4 minutes

Pourquoi valider son idée est crucial avant de se lancer ?

Lancer un projet digital, que ce soit une application web, un logiciel SaaS, une plateforme d’intelligence artificielle ou un site internet, commence toujours par une idée. Mais avoir une idée, même très prometteuse, ne suffit pas. Ce qui fait la différence entre un projet qui échoue et un projet qui fonctionne, c’est la capacité à valider cette idée dès le départ.

La validation consiste à savoir si votre idée répond réellement à un besoin du marché. Est-ce que des utilisateurs ont ce problème aujourd’hui ? Est-ce qu’ils seraient prêts à utiliser ou payer pour votre solution ? Trop souvent, les porteurs de projet posent des questions orientées ou reçoivent des encouragements bienveillants de leurs proches, qui veulent les soutenir mais ne leur apportent pas de vrais retours.

C’est là qu’intervient le livre The Mom Test, un ouvrage devenu incontournable dans le monde des startups. Son auteur, Rob Fitzpatrick, y explique comment mener des entretiens clients efficaces, sans biaiser les réponses et sans tomber dans le piège des compliments inutiles. L’objectif est simple : apprendre à poser les bonnes questions pour obtenir des informations utiles, même si la vérité peut parfois être inconfortable.

Dans cet article, nous allons passer en revue les principaux enseignements de The Mom Test et montrer comment les appliquer concrètement à la création de votre projet digital, que ce soit pour valider une application mobile, un outil SaaS, un site web ou une idée liée à l’intelligence artificielle.

Qu’est-ce que The Mom Test ? Un guide pour des retours clients honnêtes

The Mom Test est un livre écrit par l’entrepreneur Rob Fitzpatrick, qui propose une méthode simple pour obtenir des retours utiles de la part de ses futurs utilisateurs. Le nom du livre vient d’un constat simple : si vous demandez à votre mère ce qu’elle pense de votre idée, elle va probablement vous dire que c’est formidable, même si elle n’en comprend pas la moitié. Non pas parce qu’elle veut vous tromper, mais parce qu’elle vous aime et veut vous encourager.

Ce biais de bienveillance est présent partout. Que vous parliez à un ami, un collègue ou un prospect, il y a de fortes chances qu’on vous donne des réponses flatteuses, peu honnêtes ou trop générales. Cela vous donne l’impression que votre idée est bonne, alors qu’en réalité, vous n’avez rien appris de concret.

La méthode The Mom Test repose donc sur un principe simple : éviter les questions qui appellent un avis ou un jugement personnel. À la place, il faut poser des questions factuelles, centrées sur le comportement réel de la personne. Plutôt que de demander “Est-ce que vous utiliseriez cette application ?”, il vaut mieux demander “Comment gérez-vous ce problème aujourd’hui ?” ou “Quand est-ce que vous avez rencontré ce type de situation pour la dernière fois ?”.

L’objectif est d’ancrer la discussion dans le vécu, dans le concret, afin de savoir si votre idée répond à une vraie frustration ou à un besoin actif. En utilisant cette approche, vous obtenez des retours honnêtes, même de la part de votre mère, car vous ne l’amenez pas à juger votre idée mais à parler de sa propre expérience.

Les 3 règles d’or pour des entretiens utilisateurs efficaces

Dans The Mom Test, Rob Fitzpatrick partage trois règles fondamentales à respecter lorsqu’on échange avec des utilisateurs pour valider une idée. Ces règles semblent simples, mais elles demandent un vrai changement de posture. Bien les comprendre permet d’éviter de fausses validations et de mieux orienter son projet dès le départ.

Premièrement, il ne faut jamais parler de son idée. Cela peut sembler contre-intuitif, mais plus vous présentez votre projet en détail, plus vous influencez inconsciemment la personne en face. Elle risque de chercher à vous faire plaisir ou d’imaginer des scénarios d’usage qui n’ont rien à voir avec son expérience réelle. L’objectif n’est pas de convaincre, mais de comprendre.

Deuxièmement, il faut parler de la vie de la personne, pas de vos hypothèses. Intéressez-vous à ce que votre interlocuteur fait aujourd’hui, à ses habitudes, à ses frustrations. Posez-lui des questions sur ce qu’il fait actuellement, sur les outils qu’il utilise, sur ce qui l’ennuie ou lui prend du temps. Ce sont ces informations qui vous diront si votre idée s’inscrit dans un besoin réel.

Troisièmement, il est crucial de poser des questions concrètes sur le passé et non des projections sur l’avenir. Par exemple, demander “Est-ce que tu paierais pour cette application ?” est une mauvaise question. Il vaut mieux demander “La dernière fois que tu as rencontré ce problème, comment l’as-tu résolu ?” ou “As-tu déjà payé pour une solution similaire ?”. Ce sont les actions passées qui révèlent les véritables intentions, pas les hypothèses futures.

Appliquer ces trois règles dans vos entretiens vous permettra d’éviter les fausses pistes et de mieux évaluer si votre solution a une chance réelle de trouver son marché.

Les erreurs classiques à éviter lors de la validation d’une idée

Beaucoup de porteurs de projets pensent valider leur idée alors qu’en réalité, ils confirment uniquement ce qu’ils veulent entendre. Cela crée une illusion de validation qui peut coûter très cher une fois le développement lancé. Voici les erreurs les plus fréquentes à éviter, mises en lumière par The Mom Test.

La première erreur est de chercher à convaincre au lieu de comprendre. Lorsque vous présentez votre idée avec enthousiasme, vous poussez inconsciemment la personne à vous encourager, même si elle ne voit pas l’utilité du projet. Un bon entretien ne ressemble pas à une présentation commerciale, mais à une enquête sur les problèmes réels de votre interlocuteur.

La deuxième erreur fréquente est de poser des questions vagues, comme “Tu trouves ça utile ?” ou “Tu penses que les gens pourraient l’utiliser ?”. Ces questions n’apportent rien de concret, car elles appellent des réponses hypothétiques. Elles ne vous apprennent rien sur les comportements réels ou sur les priorités des utilisateurs.

La troisième erreur est de tirer des conclusions trop vite. Un seul retour enthousiaste ou une promesse d’achat future ne veut pas dire que le marché existe. Ce n’est pas parce que trois personnes vous disent qu’elles aiment l’idée que mille autres seront prêtes à payer pour l’utiliser. La validation d’une idée repose sur des faits observables, pas sur des opinions flatteuses.

Enfin, il est fréquent de parler uniquement à ses proches ou à des profils trop similaires. Pour valider une idée sérieusement, il faut sortir de son cercle de confiance et aller interroger de vrais utilisateurs potentiels, ceux qui rencontrent le problème que vous souhaitez résoudre.

Éviter ces erreurs dès le départ permet de gagner du temps, d’éviter des investissements inutiles et de construire un produit aligné avec des besoins concrets.

Comment appliquer The Mom Test à votre projet digital (SaaS, app, IA, site web)

Que vous développiez une application mobile, une plateforme SaaS, un outil d’intelligence artificielle ou un site web, la méthode The Mom Test s’applique à toutes les étapes de validation. Elle vous permet d’éviter de partir sur de mauvaises hypothèses en obtenant des informations réelles, directement issues du terrain.

Commencez par identifier vos utilisateurs potentiels. Ce sont ceux qui rencontrent déjà le problème que vous souhaitez résoudre. N’allez pas voir des gens “qui pourraient être intéressés un jour”, mais ceux qui vivent concrètement la situation aujourd’hui. Plus vos entretiens seront ciblés, plus les informations recueillies seront utiles.

Ensuite, prenez le temps de préparer vos entretiens. Définissez quelques questions simples qui vous aideront à comprendre comment les gens gèrent aujourd’hui ce problème. Par exemple : “Qu’est-ce qui vous prend le plus de temps dans ce processus ?”, “Comment vous organisez-vous actuellement pour faire ça ?”, “Qu’est-ce qui vous agace ou vous ralentit dans ce que vous utilisez ?”. Le but est de rester neutre, d’écouter et d’observer.

Si vous développez un projet avec une dimension technologique, comme de l’intelligence artificielle ou de l’automatisation, attention à ne pas tomber dans le piège de la solution miracle. Même si la technologie vous passionne, votre produit doit d’abord répondre à un besoin clair, exprimé avec des mots simples par vos utilisateurs.

Une fois les premiers entretiens réalisés, prenez du recul. Regroupez les informations entendues, identifiez les frustrations communes, les tâches répétitives, les habitudes coûteuses en temps ou en argent. Ce sont ces points qui vous indiqueront si votre solution mérite d’être construite, et comment l’orienter pour qu’elle soit réellement adoptée.

Cette approche peut paraître lente, mais elle permet de construire un projet digital solide, qui résout un problème réel et qui aura bien plus de chances de réussir sur le marché.

Exemples de bonnes questions à poser à vos utilisateurs

Poser les bonnes questions est l’un des éléments les plus puissants de la méthode The Mom Test. L’objectif est de faire parler vos interlocuteurs de leur vécu, pas de leur opinion. Une bonne question est simple, concrète et orientée vers l’action passée.

Voici quelques exemples de questions efficaces à utiliser lors d’un entretien utilisateur :

  • Quelle est la dernière fois que vous avez rencontré ce problème ?
  • Comment l’avez-vous résolu ?
  • Que faites-vous aujourd’hui pour gérer cette situation ?
  • Qu’est-ce qui vous agace le plus dans ce processus ?
  • Avez-vous déjà essayé de trouver une solution ? Laquelle ?
  • Avez-vous déjà payé pour un outil ou un service dans ce contexte ?
  • Combien de temps cela vous prend-il chaque semaine ?
  • Y a-t-il une étape que vous aimeriez automatiser ou simplifier ?

Ces questions permettent d’en apprendre beaucoup sur les comportements réels, les outils utilisés, les douleurs concrètes et les priorités du quotidien. Elles évitent les réponses vagues ou les compliments inutiles, car elles poussent la personne à revenir sur ce qu’elle a réellement fait.

Il est aussi important de savoir se taire et laisser des silences. Les meilleurs retours viennent souvent après une pause, lorsque l’interlocuteur prend le temps de réfléchir. Prenez des notes, mais ne cherchez pas à corriger ou à orienter ce qui est dit. Chaque réponse est un indice sur ce que votre produit doit ou ne doit pas faire.

En posant les bonnes questions au bon moment, vous transformez une simple conversation en un levier puissant de validation, de conception produit et de réduction des risques.

Transformer les retours utilisateurs en actions concrètes

Une fois vos entretiens réalisés, vous vous retrouvez avec une grande quantité d’informations, souvent sous forme de notes, d’exemples ou de phrases clés. L’étape suivante consiste à analyser ces retours pour les transformer en décisions concrètes pour votre projet.

Commencez par regrouper les réponses similaires. Identifiez les problèmes récurrents, les tâches fréquentes et les frustrations partagées par plusieurs utilisateurs. Ces éléments constituent les fondations de votre produit. S’ils sont présents chez un grand nombre de personnes interrogées, c’est un signal fort qu’il y a un vrai besoin.

Classez ensuite les problèmes par ordre d’intensité. Un problème douloureux, qui coûte du temps ou de l’argent et qui revient souvent, doit être prioritaire. À l’inverse, une gêne mineure ou un besoin exprimé par une seule personne n’est pas forcément pertinent à ce stade.

Utilisez ces informations pour ajuster votre proposition de valeur. Peut-être que vous pensiez résoudre un problème A, mais que les utilisateurs vous parlent surtout d’un problème B. C’est l’occasion de repositionner votre produit pour qu’il colle davantage à la réalité du terrain.

Vous pouvez également vous en servir pour construire une première version simplifiée de votre solution, centrée uniquement sur un usage très concret. Ce type d’approche, appelée MVP (minimum viable product), permet de tester rapidement une fonctionnalité principale avant d’investir davantage.

Enfin, gardez en tête que la validation ne s’arrête pas après dix entretiens. C’est un processus continu. Chaque retour utilisateur doit nourrir vos choix de conception, vos priorités de développement et vos décisions marketing. Plus vous ancrez votre produit dans les besoins réels, plus vous réduisez les risques liés à son lancement.

Conclusion : Intégrer The Mom Test dans votre démarche produit

Valider une idée de projet digital ne consiste pas à chercher des compliments, ni à obtenir l’approbation de ses proches. C’est un travail rigoureux, parfois inconfortable, mais essentiel pour construire un produit utile et adopté. Le livre The Mom Test nous rappelle que les bons retours ne viennent pas naturellement. Ils doivent être provoqués par les bonnes questions, posées au bon moment, sans chercher à influencer les réponses.

Intégrer cette méthode dans votre démarche produit, c’est accepter de remettre en question ses certitudes, écouter avec humilité, et baser ses décisions sur des faits plutôt que sur des suppositions. Que vous développiez une application web, une plateforme SaaS, un outil d’automatisation ou un projet en intelligence artificielle, cette approche vous aidera à réduire les risques, à orienter votre produit vers les bons usages et à gagner du temps.

Si vous avez une idée de projet et souhaitez la valider avec une démarche structurée, ou si vous êtes prêt à passer à l’étape de développement, nous pouvons vous accompagner à chaque phase, du cadrage à la mise en ligne.

Lien vers la page de notre agence : https://agency.iterates.be/fr/services/applicationcreation

Ou prenez directement rendez-vous avec notre équipe pour discuter de votre idée.

RDV : https://cal.com/rodolphebalay/it-project-meeting-iterates

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Rodolphe Balay

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